Dans les temps anciens, le royaume d’Adja Tado vivait l’ère de l’insécurité. En effet, il était muselé, vassalisé et détruit par la guerre venant des royaumes environnants. Les souverains du royaume voisins avaient soif de la conquête des terres. Ils livraient des guerres, tuaient et s’appropriaient des terres en vue d’étendre leur territoire et de faire asseoir leur suprématie.
Le royaume d’Adja Tado confronté à une guerre sans précédent
Fatigué des invasions et des expéditions ayant causé autant de mal que de bien, le roi du royaume d’Adja Tado décida de trouver une issue à cette impasse. Ainsi, il convoqua ses conseillers et les membres siégeant à la cour royale. Lesquels marquaient de leur présence, puisque personne ne pouvait décliner l’invitation du roi.

La réunion avec les conseillers et les sages du royaume
Le roi plaçait les points inscrits au rôle des audiences avant de donner la parole à ses honorables conseillers. Ensemble, il fut décidé de la confection d’un géant tambour de guerre. Lequel dont la voix pouvait raisonner sur toute l’étendue du territoire. Émerveillé par cette proposition, le roi leva la séance et convoqua dans la foulée sa population.
La rencontre entre le roi et la population d’Adja Tado
Après avoir réclamé le calme absolu, le roi confia à sa population être intrigué par l’insécurité grandissante, les menaces voilées venant des royaumes voisins et des guerres interminables. Le Roi d’Adja Tado demanda aux aveugles d’être très attentifs aux résolutions. Ensuite, il invita les boiteux à rester concentré en vue de cerner l’enjeu de l’assise. Enfin, le souverain du royaume exhorta les sourds-muets à examiner ses lèvres pour deviner les sujets débattus à l’ordre du jour.
Le mot d’ordre lancé
Alors, la cour a décidé, s’écria-t-il, de confectionner un tam-tam de guerre. Dès lors qu’ils entendront la voix de ce joyau architectural, qu’ils sachent que le Royaume est attaqué et cerné de toute part. Que chacun s’emploie à se cacher dans un lieu secret où il ne sera pas atteint. Le roi décida alors de lever la séance.

L’annonce d’une invasion par le royaume voisin
Quinze jours plus tard, les seigneurs de guerre d’un village voisin venaient déclarer la guerre au royaume d’Adja Tado. Le roi invita ses pseudo-rivaux à s’hydrater avant que les joutes ne commencent. Le roi sortit sa bouteille magique, remplie de Sodabi, prit une gorgée avant d’inviter ses hôtes pour se servir.
L’alerte de niveau maximal d’une guerre en approche
Le souverain profita de cette machination pour alerter la pauvre population à travers le tambour de guerre. Désorientée, la population courait dans tous les sens. Les boiteux s’échappèrent, laissant leurs béquilles. Les aveugles coururent et se cachèrent dans un lieu secret. Les sourd-muets suivirent la masse, ne comprenant rien de la situation.
La promenade des guerriers enivrés dans le royaume d’Adja Tado
Après leur énième gorgée de vin de palme, les seigneurs de guerre décidèrent de descendre dans le royaume. Enivrés, ils ne virent aucune tranche de la population. Levant la tête, constatant que la menace qui planait sur le royaume est évitée, la population entonna un chant de victoire et se dirigea vers le roi. Tout souriant, le roi fêta leurs retrouvailles et leur demanda de se rappliquer afin de vaquer à leurs différentes préoccupations.
La nouvelle alerte d’un intrus
Environ 4 jours plus tard, alors que le roi faisait sa sieste, le tambour de guerre retentit de nouveau, semant l’effroi dans le royaume. Et, comme à l’accoutumée, la population se dépêcha pour se placer dans sa cachottière. Au point de se casser le bras pour certains ou le pied pour d’autres. La population a subi des préjudices ayant occasionné des dommages sur leurs corps.

Le royaume piégé par sa propre fabrication
Le roi fit appel à ses gardes, à ses conseillers et à ses différents sujets, mais personne ne donnait signe de vie dans le palais. Très remonté et intransigeant, le roi tenait à découvrir celui qui a joué le tambour de guerre, causant de la désolation dans le rang de sa population.
L’entretien avec le babalao du roi
Il convoqua le comité du rite Vodun. Il s’agit d’une association composée de magiciens, de devins, de sorciers, des bokonons, et bien d’autres maîtres spirituels. Le comité répond à l’appel. Après s’être installé, le comité donna la parole au roi. Le roi entretenait les bokonons sur l’objet de la consultation. Puis, le comité lança la procédure de consultation du Fâ.
La consultation du Fâ
Le signe qui résulta du premier jet du Fâ est le Fun lètè. Ce qui signifie que c’est le manteau du singe qui veut servir à le ligoter. Le roi demanda la conduite à tenir face à cette découverte. Le comité jeta pour la seconde fois les cauris.
Le Tam-tam de guerre présenté à la cour
Il résulta de la seconde tentative de consultation du Fâ la présence du Tam-tam de guerre pour son audition. Le Tambour de guerre confia aux comités des rites Vodun qu’il n’a ni pied ni bras. Qu’il est immobile et qu’il reste à l’endroit où son maître le dépose. Par ailleurs, il avoua que c’est la noix de palme qui a fait retentir sa voix et demanda de questionner la noix de palme. Qu’il plaise à la cour de prononcer son innocence et que l’on requière la présence de la noix de palme.

L’audition de la souris
À la barre, la souris décomplexée, cria : c’est moi qui mange la noix de palme ! Quel crime ai-je commis ? Le roi expliqua la situation. La souris avoua avoir émis des réserves de noix de palme au plafond. Qu’il grignote très souvent. Il en est à son habitude lorsque le chat commença à le pister et à l’avoir dans son angle de mire. Ayant détecté la machination, il a dû s’éclipser afin de sauver sa vie. C’est ainsi que la noix de palme tomba sur le Tam-tam de guerre. Le chat, pensant qu’il s’était réfugié sur le tambour, tomba également sur ce dernier.
L’invitation du chat à la barre
Prenant la parole, le chat reconnaît les faits et implora la clémence de la cour. Le roi demanda aux comités des rites Vodun l’issue à cet imbroglio. Les bokonons jeta les cauris. Il découvre que l’on doit sacrifier le chat afin que la paix règne dans le royaume. Le moment convenu, le chat fut décapité sur le plus grand grand carrefour du royaume. Munie de 656 feuilles d’hysopes, toute la population d’Adja Tado participa aux bains sacrificiels.
C’est pourquoi le Benin demeure jusqu’à nos jours un Pays de paix.
Mahutin Aimé Towakinnou, pour Monstres et Merveilles



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